Balisage des câbles dangereux pour les oiseaux : pourquoi pas utiliser les drones ?
La Fédération s’investit de longue date aux côtés de l’Observatoire des Galliformes de Montagne et du Parc National de la Vanoise pour apporter des solutions techniques au problème des collisions d’oiseaux dans les câbles, notamment ceux des remontées mécaniques. Les tétras et lagopèdes sont particulièrement concernés, mais le risque existe pour toutes les espèces aviaires, sans oublier les grands rapaces protégés.
Cet investissement constant en faveur de l'avifaune a conduit le Président MUGNIER à valider en 2014 le partenariat de la Fédération des Chasseurs avec Asters, Conservatoire de la nature en Haute Savoie et gestionnaire des réserves naturelles, pour intégrer le programme Européen Life Gyp'Help, qui s'intéresse particulièrement à la réduction des mortalités d'oiseaux dans les câbles.
En présence de nombreux acteurs locaux (élus, filiales EDF, associations, personnels et dirigeants du Parc, Asters...), la Fédération était donc conviée ce mercredi 5 octobre 2016 à assister à une démonstration de pose de balises sur une ligne électrique avec utilisation d'un drone pour la première fois en France. Cette opération est initiée par le Parc National de la Vanoise et Enedis (ex ERDF), en partenariat avec l'entreprise suédoise AB Hammarprodukter, spécialisée dans les systèmes de marquage des câbles (
www.hammarprodukter.se), et l'entreprise slovaque e-Sense (Syker Engineering) spécialisée dans les UAV (Unmanned Aerial Vehicle) et le développement de systèmes aériens sans pilote dans le domaine des drones lourds (
www.e-sense.sk). Cette action s'inscrit dans l'action C1 du programme Life Gyp'Help, qui prévoit l'amélioration des procédures et systèmes de visualisation des câbles. Elle est coordonnée par S. Berthillot (PNV), spécialiste du sujet, qui travaille régulièrement avec le service technique fédéral sur cette problématique.
En effet, la visualisation des câbles dangereux pour les oiseaux n'est pas chose aisée, notamment dans les régions de montagne. Les systèmes de visualisation commencent à être au point, mais leur pose peut s'avérer difficile, voire impossible, mais toujours onéreuse. En conséquence, nous recherchons en permanence des possibilités d'amélioration, et l'utilisation des drones, nouvelle technologie de pointe, constitue une piste très prometteuse.
Sur une ligne 20 000 volts située au-dessus du lac de Tignes (73), dans un secteur fréquenté par le gypaète, Enedis a effectué une mise en protection d'un pylône support de ligne, tandis que la société e-Sense procédait à l'installation de balises sur les câbles électriques, et démontrait la capacité du drone à réaliser l'opération rapidement, sans gros déploiement de moyens humains, et avec une grande efficacité. Le drone utilisé pour cette opération pèse une quinzaine de kilos, et peut transporter et poser 5 systèmes de suite sans se poser. Il a une autonomie de 20 minutes, sa propulsion étant assurée par batterie. Il se repère sur le câble grâce à des caméras directement reliées à un écran de pilotage, et utilise le repérage GPS pour disposer les balises.
Le système mérite d'être amélioré, mais son fonctionnement est remarquable de simplicité et d'efficacité. Des difficultés sont encore à surmonter pour le travail sur les lignes électriques, car faut-il le préciser, la pose s'effectue avec des câbles sous tension, ce qui provoque des turbulences sur l'appareillage électroniques, un problème qui n'existe pas pour les câbles de remontées mécaniques.
La Fédération est très intéressée par ces nouvelles technologies, qui permettront dans un futur proche de s'affranchir de nombreuses contraintes de terrain pour la réalisation de missions en faveur de la faune. Pour exemple, certaines Fédérations testent le système pour la recherche des faons de chevreuils avant la fauche des fourrages, ce qui permet de sauver de nombreux animaux d'une mort certaine. Il convient désormais d'affiner les coûts, second frein - et pas des moindres - après la technique avant d'envisager une vulgarisation du système sur le terrain.